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La sadhana : un rendez-vous avec soi


Pourquoi et comment construire une pratique régulière



Qu'est-ce que la sadhana ?

Sadhana signifie "pratique spirituelle" en sanskrit. C'est une pratique personnelle régulière qui permet d'avancer sur notre chemin du yoga.


Pourquoi la pratiquer ?

En invitant la sadhana dans son quotidien, on embrasse une vie de discipline. Il ne s'agit pas là d'une discipline sèche et rigide, mais d'une forme bienveillante de mobilisation de notre être entier au service de notre intention. Elle permet de cultiver les qualités qui nous accompagneront vers la réalisation de cette intention. C'est une discipline vivante et libre qui symbolise notre engagement chaque jour renouvelé à vivre une vie de plus en plus consciente et épanouie.

La sadhana est une occasion privilégiée de rappeler à la mémoire notre intention, que trop souvent nous oublions, incessamment dispersés dans le flot tumultueux de nos activités quotidiennes. Nous connaissons tous l'usure du temps face à nos plus belles intentions. La sadhana est en quelque sorte un rempart face à ce temps qui nous teste. Pratiquer la sadhana c'est choisir la voie non pas de l'acharnement et de la régularité aride mais de la persévérance joyeuse.

Comment et quand pratiquer ?

La pratique quotidienne n'a pas nécessairement besoin d'être envisagée comme une sorte de rituel sacré. Il est néanmoins vrai qu'il peut être plus aisé d'entrer en contact avec son soi intime en créant un espace de pratique dédié, chaleureux et personnalisé, qui nous met en confiance pour nous y livrer sans armes ni masque.

Par ailleurs, ce rendez-vous avec soi pendant que le monde continue de tourner nécessite un minimum de temps, qu'encore une fois nous sommes libres de fixer, de quelques minutes à plusieurs heures. Il s'agit en tout cas de se consacrer du temps, de s'offrir ce temps au lieu d'être avalé par lui. Le matin tôt avant de commencer sa journée peut être un moment privilégié pour cela, dans la mesure où les sollicitations extérieures sont encore limitées. C'est également une belle manière de donner un certain élan à sa journée.

Que pratiquer ?

Point de recette toute faite ou de prescription à la lettre ici. Car n'oublions pas le but premier de la sadhana, il s'agit d'une prise de contact avec soi, qui sous-entend l'écoute de soi. Il revient donc à chacun de déterminer la forme adéquate de cet engagement. Quoi qu'il en soit, laisser de côté le monde extérieur pour faire un bout de chemin vers soi commence par une reconnexion avec son propre corps que favorisent l'immobilité et le silence. Quelques minutes d'immobilité et de silence permettront à l'écoute attentive de se déployer. Puis pourra suivre une pratique posturale plus ou moins intense, une méditation éventuellement chantée, et une relaxation. Selon le type de yoga pratiqué, il existe des "formats" plus ou moins précis (on pense notamment ici au kundalini yoga et ses kriyas que l'on peut pratiquer pendant 40 jours d'affilée), qui peuvent servir non pas d'injonction déresponsabilisante mais plutôt comme des repères pour mieux s'abandonner à la pratique. Il n'est cependant pas nécessaire de connaître et suivre ces formats pour pratiquer.


La sadhana, qui est une forme d'engagement, contient une notion d'effort au sens de mobilisation consciente (et joyeuse!) des forces (physiques, intellectuelles, morales mais aussi du cœur) en vue de vaincre les résistances qui nous empêchent d'avoir accès à notre soi au-delà l'ego. Par cet effort, la pratique quotidienne peut nous accorder une petite victoire sur notre fatigue, notre paresse et nos pensées limitantes. Néanmoins elle ne saurait se dépouiller de sa qualité première : l'écoute de soi, qui induit la bienveillance à l'égard de soi. En effet, la sadhana ne doit pas être vécue comme une contrainte mais plutôt comme une invitation, que l'on reste libre d'accepter en fonction de ce qui est en notre pouvoir, en ce moment précis. Si elle ne doit pas forcer la main pour pousser à pratiquer au-delà de nos limites, elle est en revanche une excellente manière d'ouvrir les portes de l'expérience et de toujours questionner : "Comment puis-je me mettre au service de ma conscience ? Suis-je en train de me laisser limiter par ma paresse ou une quelconque pensée limitante ? Ou dois-je simplement reconnaître que j'ai besoin de ralentir et me ressourcer ?" Dans ce dernier cas, il est possible de moduler sa pratique pour aller vers davantage de douceur et de lenteur, en privilégiant l'économie de mouvements qui induira une régénération en conscience.


Enfin, penser à ouvrir et fermer l'espace de pratique peut être une jolie manière de délimiter ce temps suspendu que l'on s'offre à soi-même.

Nous vous souhaitons beaucoup de joie dans votre pratique de la sadhana. N'hésitez pas à échanger avec nous si vous souhaitez des conseils pour construire la pratique régulière personnelle qui vous conviendra le mieux.


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